Prévenir les problèmes liés à la gestation chez les chiennes

Les éleveurs expérimentés accordent la priorité à la sélection des candidats à la reproduction et prodiguent des soins méticuleux tout au long des neuf semaines de gestation. Ils restent vigilants dans la surveillance des problèmes potentiels et travaillent en étroite collaboration avec des vétérinaires qui les guident dans tous les aspects de l’élevage, de la gestation et de la mise bas.

Les spécialistes en thériogénologie, les vétérinaires spécialisés dans la reproduction, la néonatologie et les maladies génétiques, jouent un rôle crucial dans l’aide apportée aux éleveurs. Cependant, la rareté de ces experts est évidente: seuls 400 spécialistes en thériogénologie certifiés exercent aux États-Unis, et tous ne se concentrent pas sur la thériogénologie des animaux familiers.

Pour remédier à cette pénurie, la Theriogenology Foundation, l’American Kennel Club et l’AKC Canine Health Foundation ont lancé un programme de résidence en thériogénologie en 2014. Cette initiative a permis de financer plus de 10 résidents, à raison de 100 000 $ par résident pour soutenir leur formation spécialisée.

Julie T. Cecere, DMV, MS, DCAT, professeure agrégée de thériogénologie, est coordinatrice du programme de résidence en thériogénologie de trois ans au collège de médecine vétérinaire de Virginia-Maryland. Alyssa Helms, DMV, actuellement résidente en thériogénologie à Virginia-Maryland, envisage d’exercer dans une clinique vétérinaire privée à l’issue de sa résidence en 2021.

Dans le cabinet de Virginia-Maryland, plus de 50 % des chiens traités proviennent d’éleveurs impliqués dans divers sports de performance tels que les épreuves sur le terrain, les concours de chasse nocturne pour chiens courants, l’agilité et l’obéissance En outre, le cabinet accueille également des chiens de travail formés à la détection de bombes, à la recherche et au sauvetage, au service militaire et au travail de la police. La longue expérience du Dr Cecere avec les éleveurs lui a permis d’acquérir un profond respect pour leur dévouement et leur expertise dans la production de chiens de grande qualité. « Ils nous enseignent autant que nous leur apprenons », dit-elle.

Forts de leur expérience, les éleveurs de chiens donnent des indications précieuses sur les meilleures pratiques à adopter pour assurer le bon déroulement des processus d’élevage et de mise bas. Bien qu’il n’y ait aucune garantie dans ce domaine, ces directives constituent des éléments intéressants pour les éleveurs afin d’améliorer leurs pratiques et d’optimiser les résultats.

Puis-je faire reproduire ma chienne?

« Nous conseillons aux éleveurs de procéder à un examen d’aptitude à la reproduction pour s’assurer que la chienne est en bonne santé et qu’elle ne présente pas de conditions génétiques ou d’anomalies susceptibles d’entraver sa gestation. Nous passons également en revue une liste de contrôle importante avant la reproduction », explique le Dr Cecere.

« En général, pour la plupart des races, une chienne n’est pas mature sur le plan développemental ou physique pour être accouplée avant l’âge d’environ 2 ans », poursuit-elle. « Toutefois, pour les petites races, elles peuvent atteindre la maturité dès l’âge de 18 mois. »

À quelle fréquence une chienne doit-elle être saillie?

Les gestations consécutives peuvent être acceptables, jusqu’à un certain point, déclare le Dr Cecere. « D’un point de vue physiologique et nutritionnel, une chienne ne doit pas être saillie pendant plus de deux cycles de chaleurs consécutifs sans cycles de gestation », explique-t-elle.

« Le nombre total de portées qu’une chienne devrait avoir au cours de sa vie dépend de chaque animal. Tout dépend de la génétique, du tempérament, de la santé, de la conformation et d’autres caractéristiques que la femelle apporte à ses petits dans son ensemble. Si elle a besoin d’une césarienne ou d’une insémination intra-utérine pour avoir des chiots, il faut également en tenir compte », poursuit le Dr Cecere.

L’infertilité est-elle une réalité?

L’une des préoccupations les plus courantes des éleveurs est de savoir si leur chienne est fertile. « La plupart des cas d’infertilité qui nous sont adressés sont dus au fait que la chienne a été saillie au mauvais moment », explique le Dr Cecere. « Une mauvaise synchronisation du cycle des chaleurs de la chienne, ou œstrus, peut être à l’origine d’une saillie manquée ou d’une petite portée. »

L’analyse de la progestérone est essentielle pour déterminer le moment approprié pour la reproduction. « Si vous savez quand la chienne ovule, ou quand les ovules sont libérés des follicules, vous connaissez la période de fertilité pour optimiser les chances de gestation et d’avoir une portée de taille normale ». « Elle permet également de calculer la date exacte de la mise bas et d’intervenir au bon moment si une césarienne est nécessaire ou souhaitée ».

Comment éviter une césarienne?

La majorité des éleveurs référencés en Virginie-Maryland préfèrent que leurs chiennes mettent bas sans aide, bien qu’une césarienne planifiée, plutôt qu’une urgence, soit leur second choix pour une portée en bonne santé. Les éleveurs demandent souvent des conseils pour éviter une césarienne.

« Les éleveurs peuvent réduire le risque de césarienne en sélectionnant des lignées dont les individus sont capables de mettre bas sans aide », explique le Dr Helms. « Vous devez également vous assurer que la chienne est en bonne condition physique avant la saillie et pendant toute la durée de la gestation, afin qu’elle puisse mettre bas sans difficulté. Pour cela, il faut lui faire faire de l’exercice quotidiennement et lui donner une alimentation complète et équilibrée à tous les stades de sa vie ou une nourriture pour chiots pendant la gestation. »

Planifier et préparer la prochaine génération est un aspect gratifiant du métier d’éleveur de chiens. Savoir que vous avez un vétérinaire en qui vous avez confiance et sur lequel vous comptez pour vous aider est réconfortant. Grâce au programme de résidence en thériogénologie, nous soutenons la formation de futurs spécialistes comme le Dr Helms à Virginia-Maryland, qui se préparent à collaborer avec les éleveurs pour produire des portées de chiots en bonne santé. 

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^{*Résultats de l'enquête Canadian Dog Fancier, Novembre 2023}